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Cendrillon (version Jetlag) (2005) |
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Synopsis | Cindy est une douce jeune fille qui incarne la bonté et la beauté. Vivant heureuse avec ses parents, la maladie emporte malheureusement sa mère. L'hiver passe, son père, un gentilhomme fortuné, se remarie avec une femme cupide et cruelle. Celle-ci a engendré deux crâneuses épouvantables. Un jour le père doit partir en voyage d'affaires, pensant innocemment laisser sa fille aux bons soins de sa nouvelle épouse. Une fois l'homme parti, les nouvelles maîtresses des lieux ne tardent pas à prendre leurs aises. Jalouses, les chipies chassent Cindy de sa chambre tandis que sa belle-mère l'oblige à effectuer toutes les corvées ménagères. Affublée du sobriquet de "Cendrillon" à cause de la cendre qui recouvre ses vêtements, notre jeune fille ne trouve son réconfort qu'auprès de son trésor secret, le médaillon de sa mère. C'est alors qu'apparaît sa marraine la fée pour la soutenir. Une occasion en or s'offre alors à Cindy lorsque le roi et la reine invitent toutes les jeunes filles à un grand bal pour déterminer celle qui épousera le prince ! Cindy pourra-t-elle assister au bal ? Y trouvera-t-elle l'amour et le bonheur ?
-Bubu- |
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Critiques | Cette version du conte est sans doute la plus mignonne qui m'ait été donnée de voir. Je dirais même trop niaise.
Ce film a été écrit pour s'adresser en priorité à des bambins. Les méchantes sont moches et idiotes, l'héroïne douce et gentille. Le vilain petit canard, la bête ou le bossu, passez votre chemin ! Il est évident qu'une personne belle physiquement est forcément gentille et affable à l'inverse d'une personne laide. Une petite punchline pour cette morale très douteuse.
Vous me direz c'est un dessin animé pour enfants. Certes, les demi-sœurs tyranniques n'ont jamais été des concours de beauté et, ce, peu importe l'adaptation animée. Or, là, ils ont tellement exagéré le chara-design au point de faire du grand bal, un concours de mochetés. Nul besoin d'une robe en diamants ou d'une visière pour que le prince trouve sa promise, c'est du tout cuit.
Petit point sur les personnages. Ce qui fait le sel d'un film c'est avant tout l'antagoniste. Il faut qu'il pose une menace sérieuse au héros ou à l'héroïne. La marâtre de Disney est l'exemple même du génie machiavélique, manipulateur, terrifiant et implacable, aidé de surcroît par une superbe mise en scène ainsi que des dialogues savamment écrits. Comparée à elle, la belle-mère de jetlag est juste navrante. Non seulement, elle n'est pas aidée par son apparence grossière mais n'est guère charismatique. Elle se contente juste de victimiser Cendrillon (et provoquer l'empathie du spectateur), de choyer à l'excès ses filles et manifester un dédain bancal.
Pour faire simple, les personnages n'ont pas de personnalité et sont idiots. Saluons le paternel qui détient ici le rôle du plus mauvais père de l'année. Autant dans le film de 1950, les auteurs ont eu la décence de le tuer au début de l'histoire, autant celui de jetlag fait non seulement la plus grosse bourde de sa vie, se barre et revient comme si de rien n'était. Ils auraient pu avoir une occasion unique de montrer une autre forme de maltraitance infantile, l'abandon d'un père, et le faire revenir miné par ses remords puis conclure avec le pardon de l'héroïne. Malencontreusement ils ont choisi d'écrire la pire des fins heureuses. C'est tellement absurde qu'elle vaut le coup d’œil.
Dans la version de Charles Perrault, l'héroïne pardonne à ses belles-sœurs, alors que dans la version des frères Grimm, elles sont doublement punies ; il y a d'une part la mutilation qu'elles se sont infligées pour pouvoir chausser la pantoufle de verre (passage repris étonnement dans le dessin animé) et d'autre part le fait qu'elles finissent aveugles.
Par ailleurs, on peut s'étonner que la marraine apparaisse aussi tôt dans l'intrigue. Elle remplace un peu les amis animaux que se fait Cendrillon. Si elle aide effectivement l'héroïne, elle n'est guère efficace. Non seulement elle fait son travail à moitié pour les tâches quotidiennes - accentuant de ce fait les souffrances de Cindy (un comble !) - et elle ne se bouscule pas très vite pour trouver une solution. Son rôle, outre la fameuse transformation de Cendrillon, se résume à une suite de gags pas très inspirés et assez lourds.
A ce propos, j'évoquais plus haut que les producteurs du film ont repris l'un des passages les plus perturbants du conte et omis dans la version Disney - à savoir - la mutilation des demi-sœurs pour enfiler la pantoufle de verre. Cela aurait pu être terrifiant, montrer toute l'étendue de l'égoïsme et la cruauté de la marâtre ne voyant dans ses filles que des objets d'ascension sociale en dépit d'une bienveillance apparente. Il n'en est rien, ce moment pourtant choquant est juste tourné en dérision.
Relevons tout de même un bon point dans ce film : la déshumanisation de l'héroïne !
Contrairement à plusieurs adaptations, l'héroïne a un véritable prénom : Cindy. Cendrillon n'est que son surnom employé uniquement par les méchantes pour la railler. A l'inverse, sa marraine l'appelle tout le temps Cindy preuve de son affection et de son image, à ses yeux, d'une jeune fille avec des sentiments. Ainsi, les auteurs démontrent de manière imaginative une façon de pallier la représentation de la fille-objet avec ce rappel constant à son humanité. Il est regrettable que l'intéressée se contente principalement de pleurer sur son sort. Néanmoins elle possède des moments de joie notamment avec le prince. Celui-ci possède un rôle un peu plus développé que celui de Disney quoique reste très superficiel.
Je passe rapidement sur l'animation et la musique qui sont pour le moins bas de gamme. Une mention spéciale est à décerner à la grande salle du bal qui réussit l'exploit de réunir à peine dix personnages ! Au moment de danser, ceux-ci se contentent de tourner en rond comme des toupies. On est très loin de la grâce de Disney.
Tout comme dans le Bossu de Notre-Dame (version Jetlag) , on retrouve à nouveau une mélodie d'introduction trop révélatrice.
Cette charmante version animée de l'histoire classique captivera les enfants avec son superbe mélange de magie, de musique et de gaieté (source DVD). Trop gai à mon goût et question magie on repassera.
En définitive Cendrillon (version Jetlag) est bien plus niais que son jeune condisciple le Bossu de Notre-Dame (version jetlag). Il sera sans doute appréciable par les plus petits mais n'aura ni la candeur ni la magie du grand classique de Disney, s'adressant lui à un plus large public.
-Bubu- |
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Cendrillon (version Jetlag) © 1994 PERRAULT Charles / Jetlag Prod., Goodtimes Entertainment
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