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Suzume (2023)
Suzume   TITRE ORIGINAL : Suzume no Tojimari
  ANNÉE DE PRODUCTION : 2022
  STUDIO : [COMIX WAVE FILMS]
  GENRE : [FANTASTIQUE & MYTHE]
  AUTEUR : [SHINKAI MAKOTO]
  TYPE & DURÉE : 1 FILM
Staff
Liste des épisodes
Episodes
Musique et voix de l'animé
Paroles
Japon
Titre alternatif
すずめの戸締まり
Synopsis
Suzume, 17 ans, fait la rencontre d'un étrange voyageur qui est à la recherche d'une porte. Elle finit par la découvrir dans les ruines de la montagne et l'ouvre provoquant une catastrophe. D'autres portes commencent à s'ouvrir dans tout le Japon et menacent de déclencher d'autres désastres. Suzume va devoir se lancer dans un périple à travers le pays pour refermer ces portes mystérieuses.

-Matchoss-
Critiques
Après les Enfants du Temps légèrement décevant, Makoto Shinkai revient pour nous présenter Suzume, un nouveau récit qui mélange le réel et le fantastique comme il sait le faire. Ici, nous sommes à la recherche de mystérieuses portes qui mènent sur le Monde Éternel où se trouvent les défunts et le grand Ver, cause des séismes de l’archipel nippon.
Suzume va malencontreusement ouvrir une porte et libérer la Pierre qui maintient le Ver dans son monde. C’est alors le début des aventures de notre jeune héroïne qui va partir à la poursuite de cette Pierre à travers le Japon et empêcher les tremblements de terre en compagnie de Satou, un Verrouilleur de Portes transformé en chaise.

Et donc nous voilà parti à l’aventure dans une sorte de road trip à travers le Japon ce qui est plutôt appréciable. On sort un peu de l'habituelle représentation de Tokyo dans les films du réalisateur. On se balade avec différents moyens de transports ce qui fait qu’on ressent vraiment le côté grand voyage et la diversité de paysage que peut offrir le Japon.
Cela donne une trame assez simple à l’histoire, où l’on voyage d’un point à l’autre à la recherche des portes et on y découvre les liens que peuvent avoir les gens avec les lieux abandonnés. Mais, on a pas le temps de s’ennuyer, ni de s’attarder en route face à l’urgence de la situation. C’est tout de même l’occasion de croiser des personnes qui viennent en aide à Suzume et qui lui permettront aussi de trouver les clés pour avancer dans ses problèmes d’ados. A en croire le film, les japonais sont vraiment bienveillants et aident spontanément les personnes dans le besoin. Il est peut-être temps d’aller y vivre avec un billet sans retour et un sac de couchage pour seul bagage.

Les personnages secondaires sont réussis et plutôt drôles, ce sont eux qui apportent les moments de légèreté et les aspects positifs du film. J’aime particulièrement la tante de Suzume et tout le discours sur ce que c’est d’élever un enfant qui n’est pas le sien et de gérer une ado. Parce que même si Suzume est adorable, plutôt mature et responsable, elle reste une ado. Elle tombe amoureuse en deux secondes, elle veut faire ses choix, mais ne pense pas forcément aux conséquences pour son entourage. Elle aime sa tante, mais cela ne l’empêche pas de lui reprocher sa situation et de ressentir leur vie ensemble comme une situation subie.

Bref, j’aime beaucoup le personnage de Suzume. Mais j’ai du mal avec son intérêt amoureux et le personnage de Satou. Le beau gosse étudiant mystérieux, plus âgé que Suzume, a une personnalité très peu développée en dehors de sa mission. Le fait qu’il se retrouve transformé en chaise pour enfant n’aide pas non plus. Du coup, c’est un peu difficile d’adhérer à leur relation. Shinkai aime mettre des couples dans ces films, mais ici, c’est l’un des plus faibles. Ils se connaissent à peine, ne savent pas grand-chose l’un de l’autre. Après, Suzume a un crush d’ado, mais ça la pousse quand même assez loin pour venir en aide à Saitou. Le final a du coup eu du mal à me marquer avec les émotions. C’est un peu le problème principal du film.

Quand on va voir un film de Makoto Shinkai, on veut ressentir de l’émotion. On veut être emportés par l’histoire et les personnages. Ici, on est moins entraîné vu que l’on nous parle beaucoup de la mélancolie des lieux, de la mémoire, des souvenirs, de l'acceptation du deuil. Ce ne sont pas des sources d’émotions aussi fortes que peuvent être l’amour ou la haine qui renvoient directement au présent à l’instant. Puis, le film ne cherche pas à nous tirer les larmes ou à surgir les émotions comme pouvait le faire Les Enfants du Temps qui forçait beaucoup (trop?) avec la mise en scène et la musique pour émouvoir le spectateur.

Par contre, je suis satisfait de l’histoire. On n’a pas le temps de s’ennuyer, on avance constamment d’un lieu à l’autre, on rencontre de nouveaux personnages. J’ai été plus pris dans l’intrigue que je ne m’y attendais. Les thèmes abordés dans le film auraient pu être traités avec un peu plus de profondeur en ce qui concerne l’idée de l’importance de garder en mémoire les lieux qui ont dû être abandonnés et la nécessité de se souvenir des personnes disparues tout en allant de l’avant. C’est un peu le parcours personnel de l’héroïne qui au cours de son voyage va faire la paix avec ses souvenirs.
C’est tout de même très sympa de suivre cette mythologie sur l’origine des catastrophes et de repasser par des lieux marqués par les catastrophes (Kobe, Tokyo, Fukushima). Très plaisant de constater que les Chats sont également vus comme les engeances du chaos qu’ils sont! Au bûcher!

Je n’ai pas parlé des aspects techniques. Mais il va s’en dire que visuellement, c’est une réussite. Il y a de très beaux paysages, le film fourmille de détails. C’est peut-être moins impressionnant que les Enfants du Temps qui étaient une démonstration technique sur l’animation de l’eau, mais il y a des plans larges qui donnent de sacrés effets de profondeur.

Un des points que j’ai également beaucoup apprécié, c’est la musique. Elle vient en support, elle est présente en douceur. Le fait que l’on est de la musique orchestrale permet d’éviter de nous sortir du film et souligne les aspects fantastiques. Les vieux hits rétros japonais qui parcourent le film pendant les scènes de karaoké ou diffusés à la radio s'intègrent parfaitement au film. C’est marrant d’en reconnaître un ou deux.

Bref, Suzume est un bon film, un Road Trip sympa à travers le Japon. Il n’atteint pas les émotions de Your Name, mais nous propose un récit sans temps morts et nous offre des combats dantesques entre une chaise à trois pieds et un chat malicieux. Je vous encourage à aller le voir en salle pour profiter des visuels et de la musique.

-Matchoss-
Note de la rédaction
est sortie le 11 novembre 2022 dans les salles de cinémas japonaises et 12 avril 2023 en France et en Belgique, en Holland

Bande annonce en VF
Licencié par :

Wild Bunch Distribution [EX Pan-Européenne Edition]
Distributeur Ciné
Eurozoom
Distributeur Ciné
Sony Pictures Releasing France
Distributeur Ciné
Crunchyroll
Distributeur Ciné
Éditeur Blu-ray
Editeur Blu-ray 4K
Éditeur DVD

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Références
https://suzume-tojimari-movie.jp/
Japon
site officiel

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Suzume © 2022 SHINKAI Makoto / CoMix Wave Films

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