Des industries de haute technologie comme Wayne Enterprise sont cambriolées par le clan des Foot. Ces vols réclament l'attention de Batman qui se confronte pour la première fois à leur chef : Shredder. En enquêtant sur ce ninja, le Chevalier Noir rencontre quatre ados mutants pratiquant eux-aussi le ninjutsu. Ces derniers confondent le Croisé Masqué avec le nouveau partenaire de leur ennemi juré et l'attaquent sans sommation. Il s’avère que Shredder s'est associé au non moins terrifiant Ra's Al Ghul, gourou de la Ligue des Assassins, pour détruire Gotham City en échange du secret de l'immortalité conféré par le puits de Lazare. La Batfamily et les Tortues parviendront-elles à empêcher ces deux maîtres en arts martiaux de transformer la ville en jungle aux monstres ?
-Bubu-
Critiques
Et c'est reparti pour un nouveau Batman. Que ce soit en BD, au cinéma ou dans l'animation, l'Homme Chauve-souris a connu plus d'une centaine d'adaptations, en 80 ans d'existence, et a travaillé conjointement avec des alliés les plus improbables, en l'occurrence les Chevaliers d'écaille et de vinyle. Certains doivent avoir le générique en tête maintenant !
Pour rappel aux néophytes, les Tortues sont de vrais reptiles devenus humanoïdes suite au contact d'un mutagène et transformés en guerriers aguerris sous la tutelle de leur maître Splinter (un humain transformé en rat ou un rat devenu humain selon les versions). Pour les reconnaître, chacune dispose d'un bandana et d'une personnalité qui lui ait propre. Contrat rempli pour ce film. Ainsi, on retrouve Donatello (violet) le nerd, Leonardo (bleu) le preux, Raphaël (rouge) le va-t-en-guerre et Michelangelo (orange) le gamin immature amoureux de pizzas.
A l'instar des auteurs de la bande dessinée (cf. NDLR), les scénaristes se sont amusés à mixer l'humour déjanté des Tortues et le caractère bourru de Batman ou le flegme légendaire de son célèbre majordome Alfred. Effectivement, la sauce prend bien et on aura droit à quelques échanges particulièrement savoureux (surtout ceux entre Mickey et Alfred).
De même, tous les vilains du Batverse en prennent pour leurs grades. On regrettera toutefois ce côté pot-pourri déjà vu et mieux utilisé sur d'autres supports (saga Arkham Asylum). Plusieurs d'entre eux font de la figuration et servent juste le fan-service.
A part Shredder, l'éternel rival des Tortues, et son subalterne Baxter Stockman la mouche, aucun de leurs ennemis réguliers apparaissent. Le comic book faisait intervenir d'autres vilains comme Bebop ou Rocksteady afin de respecter le quota pour chaque franchise. Difficile me direz-vous à transposer tout ce beau monde en un film court mais là c'est vraiment donner la part du lion à Batman !
Par ailleurs, le chara-design original et plutôt badass dans la BD perd grandement de sa superbe au point que certains, comme moi, n'hésiteront pas à qualifier celui du long métrage d'infantile. Sauf que là tout de suite, Mesdames et Messieurs, je vous chasse de suite vos vilaines pensées ! Contrairement aux séries animées consacrées aux Tortues, Batman & les Tortues Ninja
n'a rien d'un film pour enfants
.
Je disais plus haut que les malfrats locaux et sous-fifres étaient tournés en ridicule, ce n'est heureusement pas le cas des deux principaux antagonistes. Shredder et Ra's bénéficient d'une aura sombre et inquiétante, n'hésitant pas à couper - LITTÉRALEMENT - des têtes pour arriver à leurs fins ! En ce sens, la violence du film est proche des DC Animated Original Movies ou du récent Batman Ninja (au moins ici on a évité la séquence robots géants). Notons également que dans les premières bandes dessinées, les tortues massacraient à-tout-va et sauvagement leurs ennemis. On était loin des tendres tortues que le grand public connaît aujourd'hui !
Tenir deux tomes en un peu moins de 90 minutes est inconcevable. Du coup, beaucoup de libertés et raccourcis sont pris avec le récit initial. Que ce soit la découverte expédiée de la Batcave par les Tortues (le type est milliardaire, il n'est pas fichu d'installer des détecteurs pour protéger l'entrée de sa grotte !) ou l'enjeu de l'histoire qui se résume une nouvelle fois à l'usage d'un mutagène. Beaucoup d'histoires des Tortues font intervenir cet agent chimique qui transforme les gens en monstres et renvoie à leurs propres origines. Cependant leur univers ne tient pas qu'à cela et fait intervenir d'autres éléments de SF que ce soit les voyages fantastiques, interstellaires ou dimensionnels (choix de la BD à ce propos).
Certes, on obtient une impression de puissance dans les combats, bien chorégraphiés, mais c'est vraiment jouer la carte du fan-service.
En conclusion : un film qui saura satisfaire les ados fans d'action et d'humour potache. Ce crossover remplit son cahier des charges et aurait gagné en crédibilité avec une histoire un peu plus creusée.
Toutefois
une mention spéciale est à décerner au générique de fin
Librement inspiré du comic book Batman & les Tortues Ninja signé James Tynion IV (scénario) et Freddie Williams II (dessins). Ce crossover est composé de six numéros parus entre 2015 et 2016.