Gankutsu-ô, le Comte de Monte-Cristo - Coffret 1
Mon verdict :
Ne vous attendez pas à un vrai test DVD, pur et dur, comme on trouve un peu partout sur le web.
Non, du tout, je vais vous donner mon impression sur ce coffret, que beaucoup de fans attendaient avec impatience. Gankutsuou est une œuvre déjà culte, Kero Vidéo un tout nouvel éditeur sur le marché, donc il y a matière à s’interroger : le résultat est-il à la hauteur de notre attente ?
L’esthétique du coffret
D’abord, ma première impression quand j’ai tenu le coffret dans les mains et une impression très agréable de légèreté, de finesse et de simplicité : ce n’est pas volumineux, c’est même le contraire.
Le visuel est très efficace pour une édition qui se veut « Gold » : on retrouve l’image du comte et de sa proie, Albert de Morcerf, se croisant du regard, et tout ça sur un fond noir particulièrement dénudé. Mais le plus remarquable dans ce visuel reste le verso : une magnifique illustration dorée qui occupe l’intégralité de la surface de couleur noir, naturellement.
Simple mais terriblement efficace…
Abordons le contenu à présent : 4 disques et autant de pochettes avec autant d’illustrations.
J’ai tout de suite été ébloui par la beauté des illustrations en question. Autant le coffret donnait une impression de sobriété et de simplicité, autant les digipacks contenant les DVD regorgent de couleurs vives et vous éblouissent les yeux.
Ainsi, l’enveloppe et le contenu sont totalement différentes et vous donnent deux sensations distinctes: le coffret de l’extérieur vous charme par sa simplicité, les digipacks eux vous hypnotisent…
Voilà pour ce qui est de la forme : vous aurez parfaitement compris mon verdict de ce point de vue. Aucune faute de goût, la grandeur de cet anime transparaît directement dans le design de ce coffret et des digipacks.
L’Anime :
Je vous ai parlé un peu de l’esthétique du coffret, élément très important car évidemment c’est la première chose qu’on voit : c’est terriblement beau !
Il est temps quand même de vous parler de la série en elle-même et de sa mise en valeur dans ces DVD.
La série, vous vous en doutez, est tirée du roman classique « Le Comte de Monte-Cristo », écrit par Alexandre Dumas, le créateur des 3 Mousquetaires. Dumas a souvent été adapté au cinéma : on retiendra par exemple « la Reine Margot » (avec Adjani) en 1994, « la Tulipe Noire » (avec Delon) en 1964 ou encore le chef d’œuvre « Les Quatre Charlots Mousquetaires » en 1973…
Et évidemment, le Comte de Monte-Cristo a été adapté un nombre impressionnant de fois au cinéma ou à la TV que ça soit en France ou à l’étranger.
Les japonais s’y sont naturellement intéressés et nous offrent ce joyau de l’animation: Gankutsuou, qui signifie littéralement « Le Roi de la Caverne »... Ce surnom donne au personnage un côté particulièrement mystique. Et d’ailleurs, dans la série, Gankutsuou est en fait une sorte d’esprit maléfique dirons-nous. Edmond Dantès accepte de lui vendre son âme en échange de son pouvoir, qui lui permettra d’assouvir sa vengeance.
Et oui, je vous arrête : l’anime s’inspire du roman de Dumas mais ce n’est pas comme si il s’agissait d’une adaptation pure et littérale!
Mahiro Maeda, le créateur du concept et réalisateur de la série, a voulu rendre hommage à Dumas et transposer les thèmes de son roman-phare dans une œuvre totalement décalée.
L’histoire se passe dans un lointain futur, les gens se déplacent en soucoupes volantes, visitent les astres, etc... Mais bizarrement, les costumes sont d’époque !
Vous l’aurez compris : Gankutsuou vous plonge dans un monde très imaginaire où éléments d’époque et de futur font bon ménage.
* Tel est le premier intérêt de la série par rapport au roman : décalage spatio-temporel totale, je dirais même confusion spatio-temporelle totale !
* Le second intérêt de la série c’est son histoire : comme je viens de vous le dire, Gankutsuou est en fait une sorte d’esprit maléfique (non je n’ai pas peur de spoiler, car le Comte de Monte-Cristo c’est un peu comme Titanic : tout le monde connaît la fin). Evidemment chez Dumas, il n’était point question de tout cela. On peut s’offusquer de ce changement à l’histoire d’origine, je dois dire que c’était d’abord mon cas. Mais au final, je trouve que ça apporte réellement quelque chose et que pour une adaptation qui se veut vraiment différente, c’est idéal.
* Et enfin, l’autre intérêt, c’est la narration : on ne suit pas l’histoire avec le Comte, mais avec sa proie, Albert de Morcerf, la progéniture de celle qui l’aimait jadis et du traître qui l’a épousé en évinçant notre malheureux possédé.
Ce sera tout pour les qualités intrinsèques. Parlons un peu de l’adaptation française et du travail réalisé par l’éditeur sur l’œuvre.
Le Doublage
J’ai été satisfait par le doublage français sur Gankutsuou.
Albert a une voix de petit jeune, certes un peu nasillarde, mais j’ai trouvé le résultat parfait : on a bien cette impression d’innocence, de crédulité et d’insouciance.
De même, la voix de Franz est tout l’opposé : posée, grave, elle montre bien sa mâturité.
Quant à la voix la plus importante, à savoir celle du Comte de Monte-Cristo, rien à ajouter : elle est suffisamment grave pour que la dimension inquiétante et le charisme du personnage soient ressentis par le spectateur.
Je ne vais évidemment pas vous faire un inventaire complet du casting français de la série. Mais sachez déjà qu’on a droit à un doublage réussi et surtout respectueux de l’esprit original .
A noter que pour chaque début d’épisode, on a le droit à une voix japonaise qui fait un petit résumé en français dans le texte. Chose intéressante : l’éditeur n’a pas doublé ce passage et donc on a le droit à la voix du comte originale que ça soit en VF ou en VO !
Autre souci très appréciable de l’éditeur : on a la possibilité pour chaque épisode de lancer au préalable une introduction faite par des personnes du staff de la série. Ainsi à tour de rôles, les différents doubleurs nous feront un petit résumé de ce que l’épisode nous réserve.
J’ai trouvé ça vraiment très amusant, car ça apporte au visionnage un côté très convivial du coup !
Les Bonus :
L’éditeur a pris le parti judicieux de réserver un disque complet aux bonus, plutôt que d’en mettre ici et là sur chaque DVD.
Judicieux, car une fois qu’on a terminé de visionner les 12 épisodes du coffret, on peut totalement se consacrer aux bonus : un seul DVD à lancer et c’est parti pour une séance complète sans bouger du canapé.
Au niveau du programme, on appréciera notamment :
- la visite guidée du studio Gonzo par Mahiro Maeda ;
- la présentation du staff (doubleurs)
- l’immense gallerie des somptueux décors de la série ;
- le mini-concert de J.J. Burnel ;
- un comparatif entre storyboard et épisode final ;
- ou encore les spots tv et autres trailers.
Les bonus sont plutôt intéressants, même si je regrette personnellement la qualité de son sur le mini-concert de Burnel. (beaucoup de bruits autour, à croire que c’était l’heure de manger pour tous les gens présents!)
Bref, je les ai bien aimés même si je pense que la principale qualité de ce coffret reste le packaging éclatant et la très bonne adaptation de la série.
Nulle doute que les fans de Gankutsuou apprécieront cette édition française !
© 2004 MAEDA Mahiro / GONZO DIGIMATION |