Japon, époque féodale. Congédié par son seigneur, le jeune samouraï Masanosuke a quitté sa campagne natale pour s'endurcir et trouver un travail de garde du corps à Edo. Timide, renfermé et craintif, le jeune guerrier n'a toutefois pas la carrure de l'emploi qu'il recherche. Alors qu'il est renvoyé une énième fois par ses employeurs, un homme énigmatique se propose de l'embaucher. Ce dernier n'est autre que le chef d'une bande de brigands, les Goyô, spécialisés dans les enlèvements. Sans ressources, Masanosuke accepte de rester à ses côtés et apprend à connaître ses singuliers acolytes. Peu à peu, alors que les motivations des uns et des autres se précisent, le jeune guerrier apprend à se connaître lui même…
-Kazé-
Critiques
Alors que les œuvres singulières, épurées de tout aspect commercial, se font toujours aussi rares, Natsume Ono nous fait la grâce de nous offrir une création personnelle dont la qualité dans son ensemble n'a d'égal que le plaisir que l'on éprouve à la voir.
L'esthétique si particulière de l'œuvre met en avant toute la pudeur avec laquelle l'auteur a travaillé son sujet. Les visages aux traits assez « bruts » donnent une certaine prestance aux protagonistes, qui voient toute leur personnalité décrite à travers leur simple regard. De par les décors, les paysages, les habits ou encore les coutumes de chacun, on s'aperçoit rapidement que l'effort a été fait pour respecter l'ambiance et les mœurs de l'époque, afin que le spectateur puisse s'immerger de manière très réaliste dans le vieil Edo, où se déroule l'action.
Portant en grande partie sur le passé des divers protagonistes, l'histoire se révèle passionnante, emportée par un style narratif d'une tenue irréprochable. Un des facteurs-clés de la qualité parcourant l'ensemble de l'œuvre se trouve dans ce rythme d'une stabilité déconcertante, prouvant de par sa conception harmonique que tout, depuis le premier épisode, est contrôlé à la perfection. Sarai-ya goyô pourrait être ce que l'on appelle la force tranquille. En effet, le scénario ne possède presque aucun renversement de situation, mais continue de se dérouler avec fluidité en s'appuyant sur une ambiance à la fois reposante et troublante, ainsi que sur une mélodie d'une douceur envoûtante donnant tout son charme à la série. Le subtil mélange des caractères offert par la pléiade des protagonistes apporte une succession de dialogues à la formulation savoureuse lorsque ces derniers sont recouverts d'une intonation énigmatique reflétant à merveille toute l'ambigüité de voir des personnalités si différentes être réunies au sein d'une même pièce.
Sarai-ya goyô pourrait se voir comme une ballade à la mélodie apaisante, qui nous est jouée dans le vieil Edo. À l'image d'un chaleureux verre de saké servi en plein hiver, l'œuvre nous enivre par sa narration légère et posée qui s'ancre dans une ambiance reposante à la finition délicate et soignée. À travers une histoire où s'entremêlent les destinées de divers protagonistes aux passés troubles et intrigants, le spectateur est plongé dans un univers harmonieux en termes de qualité, révélant ainsi au grand jour tout le talent de l'auteur ainsi que l'originalité que ce dernier a su insuffler à son œuvre. Offrant un moment d'évasion empli de sérénité, Sarai-ya goyô se révèle être, par conséquent, un merveilleux moment d'animation à consommer sans modération.
-Syaoran-
Note de la rédaction
Bande annonce
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