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Batman, la relève : Le Retour du Joker (2001) |
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Synopsis | Bruce Wayne n'en croit pas ses yeux quand le Joker fait son grand retour à Gotham City, après avoir disparu pendant plus de trente ans. Le jeune Batman, découvrant que le Joker avait été tué autrefois, va devoir résoudre le mystère de ce retour et réussir à vaincre le Joker une bonne fois pour toute.
-Ace.B- |
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Critiques | Batman la Relève : Le Retour du Joker s'inspire de deux comics; Un deuil dans la famille (A Death in the Family) principalement et, dans une moindre mesure, Rire et mourir (The killing Joke); tout en créant une histoire originale. Celle-ci se déroule dans un univers futuriste propre à la série Batman la relève.
Ce téléfilm peut être a priori vu à n'importe quel moment de la série mais de préférence après la première saison (racontant les origines du nouveau Batman et ses premiers combats).
Rarement le Joker, toute série animée confondue, n'a été montré avec autant de sadisme et de violence. Hormis le film Batman contre le fantôme masqué où sa folie furieuse est superbement dépeinte quand il tue son ancien patron, et l'OAV Batman et Red Hood : sous le masque rouge (la scène où il passe à tabac le jeune Robin est d'ailleurs une transposition fidèle de la B.D. Un deuil dans la famille). Le Retour du Joker présente un Joker sadique, un psychopathe cruel et sans remords, véritable incarnation du chaos qui aurait presque de quoi faire pâlir l'interprétation du regretté Heath Ledger dans The Dark Knight (Le Chevalier Noir).
Par ailleurs, le design du Joker dans ce film d'animation est, à mon sens, le meilleur qui lui ait été attribué à ce jour (apparence qu'il adoptera également dans La Ligue des Justiciers et dans Static Choc). Compromis entre celui de Batman : la série animée et celui des Nouvelles aventures de Batman, il garde les même tonalités vertes et lavande (pour la partie flashback) et le même nez crochu que dans les Nouvelles aventures de Batman, mais son visage redevient moins anguleux. Les yeux apparaissent moins jaunes, les pupilles sont désormais légèrement rouges. Quant à sa bouche, elle est également cernée de noir. Le tout lui confère une expression bien plus sadique (cf. Références).
La violence (aussi bien physique que morale) est en effet bien présente sans être trop édulcorée de sorte que si l'on regarde la version censurée, celle-ci peut être vue par tous publics. Cela dit, en dépit de certaines modifications imposées aux scénaristes par les producteurs, l'histoire de cette version censurée (celle disponible en VF) ne diffère pas grandement de celle de la version non censurée (voulue par les auteurs) excepté quelques points. La mort du Joker et celle de Bunker (Bonk en VO) sont différentes et moins violentes (l'un est mort hors champ de la caméra et l'autre respirant simplement du gaz hilarant). De même le sang a été effacé numériquement, le nombre de coups réduit et les allusions matures ont été retirées (comme la scène dans la cabine du navire où Jordan Price croit rejoindre une prostituée, celle-ci se trouvant dans une position lascive).
Mis à part cela, on peut regretter le choix de certaines coupes notamment lors du violent combat opposant le Joker et Batman lors du flashback posant des problèmes de cohérence et d'enchaînement. Celui-ci sort un couteau pour se libérer de son étreinte et le rideau devant lequel se tient le Joker est curieusement déchiré sans comprendre pourquoi. En outre on voit le Joker à un moment sortir lui aussi un couteau pour lacérer la poitrine de Batman puis ce même couteau disparaît mystérieusement (alors que dans la version non censurée, on y tient l'explication du pourquoi Bruce Wayne se tient avec une canne dans la série Batman la relève).
Cependant la psychologie des personnages est bien développée et traitée de manière remarquable pour certains. On peut prendre pour exemple celle de Terry McGinnis, dont le tempérament est à rapprocher d'un Peter Parker alias Spider-Man. Le long métrage fait le lien entre les deux séries Nouvelles aventures de Batman et Batman la relève. Sont ainsi insérés lors d'un flashback très sombre des éléments de réponse sur le destin final des personnages et, en particulier, celui de Tim Drake. Son sort tragique fait écho à la mort de Jason Todd dans le comics.
Quant à Terry McGinnis, le long métrage le présente comme un Batman différent de l'original tout en présentant des similitudes. S'il reste lui-même hanté par sa propre tragédie (il n'est pas obligatoire d'avoir vu la série, ses origines y sont rappelées), il voit sa mission d'un regard plus léger que son mentor. Ici il affronte ses dernières épreuves en tant que nouveau Chevalier Noir de Gotham, réussissant là où son mentor a échoué.
Son costume, certes High-tech, est le plus sombre vu à ce jour tout film ou série animée confondus.
Il est dommage cependant que les acolytes du Joker (les jumelles, le clown obèse, l'homme-hyène et cet ersatz de l’Épouvantail) manquent cruellement de charisme.
En outre lors du retour de son éternel némésis et surtout de la tentative d'assassinat contre sa personne, il n'est pas crédible qu'un Bruce Wayne, vieillissant et malade de surcroît, ne passe pas l'arme à gauche. Certains diront, c'est un héros et il doit donc survivre. Mais, pour ma part, cela semble un peu dommageable. Il est humain avant tout.
De même, la manière dont le Joker "ressuscite" est assez tiré par les cheveux.
Dans un autre registre, l'animation est simple mais néanmoins dynamique. De même les décors allient le fun et la fantaisie (dus à l'esprit futuriste) ainsi que l'ambiance sombre d'un comic book (surtout pour la partie flashback).
La musique, sans être transcendante, est elle aussi correcte. Le ton électro reflète bien le caractère futuriste.
Concernant le doublage français, il est également de bonne facture même si on peut regretter le remplacement de Pierre Hatet (voix du Joker dans la plupart des séries Batman) par Daniel Lafourcade. Ce dernier s'en sort de manière convenable mais son interprétation est quelque peu hystérique.
Au final, sans atteindre la tension dramatique d'un Batman contre le fantôme masqué, Batman la Relève : Le Retour du Joker est un bon film d'action conservant le ton assez léger de la série (surtout pour ceux qui n'auront vu que la version censurée), le nouveau Batman étant plus accessible et moins sauvage que son prédécesseur (devenu un vieillard seul et aigri). Le long métrage garde également le ton noir d'un comic book grâce à un méchant des plus flippants. Un film à voir donc pour les afficionados des aventures de l'homme chauve-souris et, notamment, grâce à un scénario riche en rebondissements.
-Bubu- |
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Batman, la relève : Le Retour du Joker © 2000 KANE Bob / Warner Bros. Animation
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