Le Bossu de Notre-Dame : Animes : Animeka

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Le Bossu de Notre-Dame (1996)

	TITRE ORIGINAL : The Hunchback of Notre-Dame
	ANNÉE DE PRODUCTION : 1996
	STUDIO : [WALT DISNEY PICTURES]
	GENRES : [AVENTURE] [FAMILIAL & JEUNESSE] [AMOUR & AMITIé]
	AUTEURS : [TROUSDALE GARY] [WISE KIRK]
	TYPE & DURÉE : 1 FILM 90 mins

Staff

Episodes

Paroles

Synopsis

Paris, 1482 : le juge Frollo fait régner la loi d'une main de fer en pourchassant de sa haine tous les bohémiens. Un jour, il recueille un jeune orphelin difforme qu'il baptise Quasimodo et qu'il obligera à vivre reclus dans la cathédrale de Notre-Dame. Vingt ans plus tard, le jeune homme, devenu le sonneur de Notre-Dame, souhaite plus que tout découvrir le monde observé jusqu'à présent au sommet de sa tour. L'occasion semble lui sourire le jour de la fête des fous où il parvient à se mêler à la foule. Là, il y découvre l'amour en la personne d'Esméralda, une jeune bohémienne, mais aussi la haine et le rejet propre à l'être humain. Mais pour protéger les êtres qui lui sont chers, Quasimodo devra faire face à un cruel dilemme : son amour impossible pour Esméralda ou la loyauté à son maître Frollo ayant lui aussi des vues sur la belle gitane...

-Bubu-

Critiques

Sorti en 1996, Le Bossu de Notre-Dame s'inspire librement du roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo paru en 1831. Le film reprend le récit original dans les grandes lignes et en bouleverse d'autres : on peut citer pour exemple la disparition de certains personnages tels que Fleur-de-Lys. Certaines entorses peuvent être considérées comme heureuses et d'autres malheureuses selon le point de vue de chacun. Toujours est-il que cette adaptation réussit à créer sa propre histoire tout en respectant la complexité et la noirceur de l'oeuvre de Victor Hugo.

Ainsi, le film est très philosophique et a pour thème principal : l'exclusion. Quasimodo est un monstre physiquement mais cache en réalité une belle âme. Chose d'ailleurs vue avec d'autres personnages de Disney comme Dumbo dans son film éponyme ou la Bête dans La Belle et la Bête. Ici le particularisme de Quasimodo effraie et oblige ce dernier à s'isoler dans la cathédrale de Notre-Dame. De même, un parallèle peut être fait avec la mise en avant de la condition de gitane d'Esmeralda poursuivie par Frollo ou l'isolement progressif du capitaine Phoebus par rapport à sa hiérarchie.

Notre-Dame est le personnage principal de cette oeuvre. A noter le beau travail de reconstitution historique malgré quelques libertés prises dans la construction du Paris du XVe siècle. La majestuseuse cathédrale est la seule à tenir debout durant tout le film et être porteur d'espoir tandis que tout s'effondre et que la dualité s'empare des autres au fil de l'intrigue. Ceci est manifeste avec le méchant : Claude Frollo.

Disney a ici créé l'un de ses meilleurs antagonistes, du point de vue psychologique, l'un des plus pervers. Être raciste, se voulant homme pieux pour justifier ses actions meurtrières, mais ne pouvant refouler un désir charnel (chose surprenante dans un film destiné aux enfants) qu'il juge comme un péché. Désir le poussant d'ailleurs goutte à goutte, tel un poison, vers la folie. Il offre ainsi un contraste saisissant avec Quasimodo et pose une question centrale : qui est le véritable monstre ? Sur ce point le film s'en sort bien, malgré quelques raccourcis, en présentant les doutes de Quasimodo et sa révolte contre son maître le menant à deux doigts de franchir la ligne. Mais il est quelque peu regrettable qu'il faille attendre les dernières minutes pour que Quasimodo révèle son côté obscur, ne quittant pratiquement jamais son aura d'innocence et de gentillesse (avis à prendre toutefois avec du recul, ce film étant initialement destiné aux enfants)
Par ailleurs, Esmeralda n'est pas réduite à un simple rôle de godiche mais est présentée comme une belle héroïne, attirante et intrépide, porteuse malgré elle du fatum.
Cependant le triangle amoureux Phoebus-Quasimodo-Esmeralda est bien géré et donne lieu à de savoureuses piques d'humour (notamment entre Phoebus, chevalier beau et courageux, et Quasimodo).

L'humour est en effet bien présent afin de contrebalancer certains passages très sombres, sans tomber dans le ridicule sauf à de rares exceptions près : le passage musical «Un gars comme toi » chanté par les gargouilles se veut par exemple totalement anachronique et délirant. Les gargouilles, vivantes dans le film, sont les seules amies de Quasimodo et apportent beaucoup de légèreté (peut-être parfois un peu trop). Il en est de même pour la chèvre d'Esmeralda ou Clopin, narrateur de l'histoire.
Outre les personnages, point central du film, celui-ci se dote d'une belle animation et d'une excellente bande son.

Effectivement, le film est construit comme une comédie musicale alternant dialogues et paroles chantées. La musique apporte beaucoup de poids aux scènes et plonge le spectateur, directement, dans l'âme des personnages, avec des chansons comme "Infernal" ou "Les Bannis ont le droit d'amour", ainsi qu'au cœur de l'action. Elles ont d'autre part l'avantage d'être variées : soit tristes soit enjouées, émouvantes ou fortes. Certains pourront à ce propos regretter une surabondance des chœurs tout au long du film.

Pour terminer, on notera que les moments d'anthologie y sont nombreux : du prologue au final homérique, en passant par la fête des fous ou encore la chanson "Infernal". Sans faire partie des meilleurs Disney, Le Bossu de Notre-Dame est un bon cocktail d'humour et d'action voire même d'émotion, s'adressant à un public assez large.
Disney nous offre ici l'un de ses films les plus matures et les plus altruistes.

-Bubu-

Note de la rédaction

Bande annonce